La Réserve fédérale (Fed) américaine a procédé mercredi à la plus forte augmentation de ses taux d’intérêt depuis plus de 20 ans, laissant entendre qu’un nouveau resserrement monétaire est en vue pour juguler l’inflation galopante.
Le Federal Open Market Committee (FOMC), le panel de responsables de la Fed en charge de la politique monétaire, s’est accordé mercredi à l’unanimité à relever les taux d’intérêt de 0,5 point de pourcentage pour atteindre une fourchette cible de 0,75 à 1 %.
Après avoir maintenu les taux proches de zéro pendant toute l’année 2021, le président de la Fed, Jerome Powell, et les autres dirigeants de la banque se sont engagés à ramener rapidement les coûts d’emprunt à des niveaux qui ne stimuleront pas l’économie.
Dans un communiqué annonçant sa décision, le comité a déclaré qu’il « prévoit que des hausses continues » des taux seront appropriées et qu’il reste « très attentif aux risques d’inflation. »
La Fed a noté que la guerre en Ukraine qui « crée une pression supplémentaire à la hausse sur l’inflation », est « susceptible de peser sur l’activité économique ». Elle a ajouté que les mesures de confinement liés au COVID en Chine sont « susceptibles d’exacerber les perturbations de la chaîne d’approvisionnement ».
Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont augmenté de 6,6 % au cours de la période de 12 mois se terminant en mars, selon l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE), la mesure de l’inflation privilégiée par la Fed. La banque centrale vise une inflation annuelle de 2 %.
« Il se peut que le pic réel ait été atteint en mars, mais nous ne le savons pas et nous n’allons donc pas compter dessus », avait déclaré M. Powell lors d’un débat avec des responsables économiques le mois dernier.
Parallèlement à la hausse des taux, la banque centrale entend commencer à réduire les actifs détenus dans son bilan de 9 000 milliards de dollars. La Fed avait acheté des obligations pour maintenir les taux d’intérêt à un niveau bas et faire circuler l’argent dans l’économie, mais la flambée des prix a nécessité une refonte radicale de la politique monétaire.
